Les effet du non labour sur la culture

Non labour et adventices

Etant donné qu’en non labour la terre n’est pas retournée, les graines d’adventices et ne sont pas toujours enfouies en profondeur. L’état de dormance des graines sous terre est difficile à obtenir. En moyenne 95 % des levées d'adventices ont lieu dans les 5 premiers cm du sol.

Dans les années 80, les essais de non labour furent un échec de part l'absence d'herbicides suffisamment puissant pour contenir la pousse des espèces vivaces ou pluriannuelles. Puis dans les années 1990, l'utilisation d'herbicides totaux comme le glyphosate ont permis de stabiliser le développement des adventices. Les salissements (mauvaises herbes) observés font état d'une vingtaine d'espèces en labour et non labour sur terre limoneuse en coteaux et argileuse en plaine.

L'analyse du salissement s'est fait à la récolte. En cultures d'hiver, il reste bien maîtrisé en non-labour bien que visuellement moins propre que le labour et l'écart moyen sur 5 ans est peu important. Cependant on sait que sur les blés, la maîtrise du désherbage est plus facile que pour les cultures de printemps car le cycle de développement est long et on a 3 à 4 mois pour intercaler les stratégies herbicides. En cultures de printemps, le salissement est accentué par les espèces à levée tardive telles que le datura et autres morelles car les seuls traitements herbicides réalisés se font en prélevée des cultures. De plus l'augmentation naturelle de la quantité de complexes argilo-humiques dans l'horizon de surface favorise la germination et contribue à diminuer l'efficacité des herbicides. Quelque soit les rotations de cultures de printemps, la tendance est identique à savoir un sallissement aggravé en non-labour. Les adventices pérennes et vivaces sont plutôt favorisées par les techniques sans labour (Jouy, 2001) et l'omniprésence de résidus.
De plus, l'irrigation n'accroît pas le développement des adventices en TCSL.
Globalement, les relevés botaniques confirment un salissement plus aggravé en non labour, quels que soient l’année ou la culture.
D’une manière générale la propreté de la parcelle reflète la qualité du désherbage chimique ou mécanique et ce que l’on peut dire est que les marges de manœuvre sur un désherbage plus ou moins loupé sont beaucoup plus réduites en non-labour. Les aléas climatiques et erreurs d’itinéraires culturaux mettent en valeur une grande quantité d’adventices.
Par exemple, en culture de maïs, un binage tardif induit une levée considérable de morelles noires ; sur le labour on dénombre 30 pieds/m² et 140 pieds/m² sur le non labour (travail du sol pré-semi au néo déchaumeur). Même tendance sur une infestation de liseron en monoculture maïs. Exemple issus des rapports de la chambre d’agriculture du Gers. La gestion des adventices en monoculture s’avère plus délicate.

Ainsi pour éviter le surplus de mauvaises herbes en non-labour, il est nécessaire d’optimiser au maximum le désherbage. Le fait de ne pas retourner la terre, les graines d’adventices ne sont pas enfouies. Il existe divers points clés qui peuvent compenser la régulation de mauvaises herbes par le labour :

  • Choix herbicides : pertinent, efficace, varié pour éviter les résistances et surtout bien positionner en fonction de l’infestation des adventices / stade phénologique de la culture.
  • Gestion interculture : l’objectif est de diminuer le stock en surface de graine d’adventices : Faux semis, roulage, herbicide totaux, désherbage mécanique, couverts végétaux (rôle concurrentielle), ...
  • Rotations de cultures : alterner cultures d’hiver et de printemps.

Les semis en non labour se font traditionnellement plus tôt de manière à garder un sol chaud pour la germination et mieux contrôler les adventices. Cette campagne 2011-2012 dans l'Est de la France est un parfaite exemple d'inéquation entre semis en non-labour et températures froides. Un grande partie des blés ont gelé sous des température de -15 durant 15 jours et ne repousse plus au printemps, alors que les blé semés conventionnellement plus tard reverdissent petit à petit.

Mettre en place des systèmes sans labour est donc difficilement envisageable sans un renforcement des traitements herbicides au moins durant les premières années, ce qui augmente les charges associées, même si les économies sur les charges de mécanisation sont conséquentes. L'appariation des résistances est à surveiller. Cependant un placement très pertinent des stratégies phyto est efficace.

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