Conclusion

D'un point de vue structural, les TCSL conduisent en général à une amélioration de la qualité physique des sols tout particulièrement au niveau de la macro porosité biologique et de la stabilité structurale verticale/horizontale. La matière organique s'accroit sur les 5 à 10 premiers cm. La battance est réduite en sol limoneux et en conséquence une diminution des dégâts liés au ruissellement. En revanche l'intérêt des TCSL sur l'érosion hydrique en sols argileux (stabilité structurale acquise) est à nuancer. La présence plus ou moins dégradée de résidus est le moyen le plus efficace de lutter contre l'érosion.
L'enracinement horizontal, sous culture en non-labour, se diffuse plus facilement pour toutes les grandes cultures

Toutefois, la flore adventice reste un problème majeur en non-labour et la phyto-protection le point noir. Cependant avec les plans écologiques européens en applications tel ECOPHYTO, l’utilisation de la lutte mécanique (binage, rotation) croît. Le type de TCSL et la date des semis apparaissent fondamentales pour lutter contre le développement des mauvaises herbes.

Sur le plan chimique, le non labour favorise la l’accumulation de matières organiques dans le sol. Ce qui a pour conséquence directe d’augmenter la capacité du sol à retenir les éléments minéraux. D’un autre côté le non-labour a tendance à acidifier les couches superficielles du sol, ce qui, à long terme peut nuire à la culture si aucune opération de relevage du pH n’est effectuée.

Au niveau de l'influence sur la biodiversité du sol, on sait que le non-labour ne semble pas augmenter les activités biologiques des sols, mais modifie principalement leur distribution dans le profil.

Les micro-organismes se concentrent en surface sur les dix premiers centimètres de sol où sont présents les résidus. Cette concentration de la matière organique en surface pose des interrogations vis-à-vis du fonctionnement global du sol.

Néanmoins au niveau de la macrofaune, on ne sait toujours pas dire aujourd'hui, si sur long terme, l'augmentation des densités lombriciennes par l'arrêt du labour (Bolhen et al.,1995) favorisant la macroporosité d'origine biologique, serait suffisante pour conserver les caractéristiques physiques du sol voire de les améliorer.

D'autres essais devront être mis en place sur le long terme afin de soulever ces questions même si chez les agriculteurs pratiquant l'agriculture de conservation, ce point semble être vérifié.

Les semis sur travail superficiel du sol son moins denses et sertes soumis à une pression maladie plus élevé. Les rendements sont plus faibles en moyenne pour les céréales, maïs, tournesol, … Mais l’écart n’est que de quelques quintaux et cette différence peut s’amortir si l’itinéraire cultural est rondement mené.

La simplification du travail du sol passe souvent par de matériels spécialisés. A court terme, (au changement de système) les charges de capital augmentent car ces outils coûtent chers, mais après plusieurs années d'utilisation, l'investissement par hectare diminue. Néanmoins, des solutions existent pour palier à cet investissement; l'achat groupé, les CUMA, ...
En revanche, les charges directes de mécanisation (fuel, entretien réparation, outils) sont nettement réduites. Seul petit bémol, le nombre d'intrants (semences, herbicides, fertilisants…) croît légèrement, surtout durant les premières années. C'est entre autre pour cette raison qu'en non labour, le choix des pesticides, le positionnement des stratégies de lutte contre les pathogène et les variétés semées doivent être judicieusement choisies. Les erreurs d'itinéraire cultural se payent "cash" en non-labour. Enfin, pour des sols caillouteux, la réduction des charges de mécanisation est beaucoup plus importante, les TCSL deviennent attrayant dans sur ces terres. Les TCSL réduisent le temps de travail lors de l'implantation des cultures.

La pertinence des systèmes de production végétale se juge d’une part en fonction des objectifs économiques de l’agriculteur et d’autre part en fonction de conscience environnementale. On ne peut aujourd’hui opposer ces objectifs de nos jours. C’est l’adaptation de ces systèmes productifs (itinéraires, rotations, variétés, …) qui doit veiller à cette équilibre. Mais sachez qu’il n’existe pas de voies uniques au niveau du travail du sol, mais une multitude de moyens à adapter à chaque région, type de sol, cultures et exploitant.

Ce qu'il faut retenir est que le sol est une ressource à préserver. Pour cela, l'agriculteur, les firmes multinationales, les instituts techniques doivent œuvrer ensembles pour garder l’intégrité des sols. Le terroir de la France se nourrit grâce aux sols extrêmement diversifiés.

Pour plus d’informations chiffrées sur le « non-labour » en France, une enquête d’AGRESTE sera disponible courant fin mars, début avril.

" Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtre, nous l'empruntons à nos petit enfants"
Saint-Exupéry

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